Quels sont les risques d’une opération des fentes palatines ?

L’annonce de l’existence d’une fente labio-palatine ou bec de lièvre lors d’un examen ante-natal est toujours un choc pour les parents. S’il existe maintenant des solutions chirurgicales assez spectaculaires, le simple fait d’évoquer une opération sur un bébé fait peur. Il y a pourtant peu de risques et, inversement, il y a plus de risques à ne pas opérer son bébé. Pourquoi faut-il traiter les fentes palatines sans crainte ?

Quels sont les risques à ne pas traiter une fente labio palatine ?

On désigne sous le terme de fente labio palatine un défaut de fusion des bourgeons de la face au cours du développement embryonnaire, aboutissant à une fente des lèvres (fente labiale), du palais (fente palatine) ou des deux (fente labio-palatine).

C’est ce qu’on appelait autrefois le bec de lièvre.

Ces fentes labio-palatines sont à l’origine de différentes anomalies, qui dépassent le simple préjudice esthétique.

Anomalies esthétiques du visage du bébé

Elles sont évidentes et d’autant plus marquées qu’elles vont affecter aussi la croissance à venir des autres tissus, ce déséquilibre empêchant une croissance harmonieuse. Intervenir tôt permet de restaurer un visage de bébé normal et équilibré, avec des cicatrices le plus imperceptibles possibles.

C’est bien pour les parents à ce stade, c’est bien aussi pour le jeune enfant dans les années à venir.

Anomalies fonctionnelles pour le bébé

Ce sont les plus graves, car les fosses nasales, la bouche et le voile du palais interviennent dans des fonctions essentielles qui peuvent être altérées :

• La respiration
• L’alimentation
• Le langage.

Ne pas traiter une fente labio-palatine, c’est donc prendre le risque de modifier le développement social du jeune bébé, sa croissance ou son confort de vie.

Quels sont les traitements des fentes labio-palatines ?

La prise en charge des fentes palatines s’organise en deux temps, après un diagnostic anténatal : un rendez-vous avec le chirurgien immédiatement après le diagnostic puis un traitement chirurgical retardé vers l’âge de 1 mois.

Traitement conservateur : l’opération de réparation chirurgicale

Seule la chirurgie permet de supprimer la malformation, en réparant la lèvre et le nez puis le palais.

Si la chirurgie labiale peut se faire dès l’âge de 1 mois, il convient toutefois d’attendre 4 à 6 mois pour la chirurgie du palais.

Selon l’importance des lésions, il existe alors différentes techniques chirurgicales :

• La labioplastie ou chéiloplastie porte sur les lèvres (fentes labiales isolées ou associées à une fente palatine, elle doit être précoce, à partir de l’âge de un mois jusqu’à 3 mois parfois, ce qui est mieux pour le résultat esthétique et la cicatrisation, la croissance harmonieuse des tissus, la tétée et même l’acceptation psychologique chez les parents.
• La palato véloplastie par plastie de glissement ou la staphylorraphie porte sur le palais dur et le palais mou et intervient vers l’âge de 6 mois. C’est une plastie à visée fonctionnelle.

Quels sont les risques de la chirurgie des fentes palatines ?

Tout acte chirurgical présente par nature des risques, mais ceux-ci restent très limités pour la chirurgie des fentes labio palatines du bébé, dès lors que le chirurgien est spécialiste avec un geste très précis sur de si petits patients.

L’anesthésie

La réparation labiale et nasale nécessite près d’une heure trente car la dissection du nez doit être précise pour réparer sa déformation. La palato véloplastie dure également 1h 30. C’est pourquoi ces chirurgies nécessitent une surveillance anesthésique précise, avec prise en compte du risque hypothermique. Un bébé peut voir sa température chuter rapidement. Il sera donc protégé par une couverture chauffante tout le temps de la chirurgie afin de le réchauffer.

L’intervention

Si les risques de saignements sont toujours possibles, ils restent toutefois exceptionnels car le chirurgien intervient sur un tissu muqueux peu congestionné, sans gros vaisseaux.

Ces chirurgies sont peu hémorragiques, les saignements sont contrôlés tout le temps de la chirurgie. Cependant la chirurgie du palais et du voile le sont un peu plus que la chirurgie de la lèvre.

Les complications de la chirurgie des fentes palatines

Les complications infectieuses post chirurgicales, ou la déhiscence de suture, sont aussi exceptionnelles.

La complication la plus fréquente est l’insuffisance vélaire, à savoir un voile du palais qui ne remplit pas correctement toutes ses fonctions, soit car il est trop court, soit car les muscles ne sont pas assez puissants.

Ce n’est pas à proprement parler une complication, c’est une anomalie liée aux fentes labio-palatines, qu’il est parfois difficile de corriger en un seul geste chirurgical.

Le suivi post-opératoire du bébé

Pour contrôler l’évolution et la croissance de l’enfant, un suivi pluridisciplinaire du bébé est nécessaire.

Des bilans porteront sur la croissance maxillaire grâce à un bilan orthodontique, sur l’apprentissage de la parole avec un bilan orthophonique, et le sur des otites séreuses grâce à des bilans ORL réguliers.

Si nécessaire, une pharyngoplastie ultérieure peut être réalisée vers l’âge de cinq ans en cas de voix nasonnée non rééducable par l’orthophonie.